Définition de l’Agriculture Biologique

Définition

Aujourd’hui, l’agriculture biologique, s’appuie sur un cahier des charges harmonisé à l’échelle européenne, qui énonce quelques grands principes, et garantit le respect de ces principes dans les pratiques agricoles autorisées en AB.

L’agriculture biologique y  est définie comme un système de gestion durable de l’agriculture, respectueux des équilibres naturels et de la biodiversité, produisant des aliments de haute qualité, grâce à des modes de production ne nuisant ni à l’environnement, ni à la santé des végétaux ou des animaux, et donc des humains.

L’agriculture biologique: des pratiques qui découlent de grands principes:

L’Agriculture biologique est fondée sur plusieurs grands principes. De chacun de ces principes découlent des pratiques de production, de transformation et de commercialisation, qui sont aujourd’hui réglementées.

  •  Le principe de santé:Respecter et favoriser la bonne santé du sol et des plantes, donc des animaux et des humains.

On entend par santé non seulement l’absence de maladies, mais également le bien-être physique, mental et social. La santé passe également par la résilience (capacité à s’adapter et à se régénérer après une perturbation), et par l’immunité (la capacité à se défendre contre les maladies ou les parasites).

Parmi les pratiques qui découlent du principe de santé, on retrouve par exemple: la limitation des antibiotiques et la préférence pour l’homéopathie en élevage, le renforcement des plantes par le soin apporté au sol, le respect de la santé des agriculteurs et des consommateurs avec l’interdiction de l’utilisation de produits chimiques de synthèse.

  • Le principe d’écologie: S’accorder au fonctionnement des écosystèmes et favoriser leur maintien.

L’agriculture biologique tend à imiter le fonctionnement des écosystèmes en maintenant un équilibre entre sol, plantes et animaux. Les agriculteurs biologiques adaptent donc leurs systèmes au climat, aux caractéristiques locales, et aux saisons.

Parmi les pratiques qui découlent du principe d’écologie, on retrouve par exemple: l’utilisation d’espèces, de races et de variétés locales et adaptées au climat, l’interdiction de la culture hors-sol, la diversité des cultures.

  • Le principe d’équité: Produire des aliments de qualité dans le respect de chaque personne impliquée dans le processus de production et de chaque consommateur, favorisant la qualité de vie de chacun.

Cette équité s’applique dans les relations entre les personnes, mais également à l’égard des générations futures, et des autres êtres vivants des systèmes (sol, plantes et animaux). Ce principe englobe également l’idée de gestion responsable des ressources, et d’accès à toutes et à tous à une alimentation de qualité.

Parmi les pratiques qui découlent du principe d’équité, on retrouve par exemple: le respect du consommateur et de sa santé, le respect du bien-être animal avec l’élevage en plein air et une surface minimum obligatoire par animal, une gestion durable des ressources  avec une limitation des intrants et la pratique du recyclage, la mise en place de systèmes de commercialisation équitables (circuits courts, commerce équitable).

  • Le principe de précaution: Prudence et responsabilité pour protéger la santé des humains et de la planète.

Si l’agriculture biologique s’appuie sur la science et la technologie pour améliorer sa production, tant en qualité qu’en quantité, elle ne le fait qu’en adoptant des techniques dont les effets sont connus, testés scientifiquement et/ou éprouvés par le temps. Ainsi, elle refuse l’emploi de techniques dont les effets sont imprévisibles, et y préférera des techniques dont les effets sont connus car observés depuis longtemps.

Parmi les pratiques qui découlent du principe de précaution, on retrouve par exemple: l’interdiction de l’utilisation de semences OGM, l’interdiction de l’utilisation d’hormones de croissance en élevage, l’utilisation de techniques de désherbage mécanique et non chimique.

L’agriculture biologique: un système

Les pratiques biologiques ne se contentent donc pas d’interdire les produits toxiques. En effet, pour se passer de ces produits, il faut utiliser d’autres pratiques de fertilisation du sol, de régulation des parasites et des ravageurs des cultures, et de soin aux animaux.

Ainsi, la bio s’appuie sur l’équilibre naturel des écosystèmes, et l’utilise pour favoriser la bonne croissance des cultures. Il s’agit donc de favoriser la biodiversité, car, dans les écosystèmes, la diversité est un gage d’équilibre et de résilience. Par exemple, c’est cet équilibre qui peut empêcher la prolifération d’une espèce ravageuse. Les agriculteurs biologiques essaient donc de mettre en place des pratiques naturelles, qui dérèglent le moins possible cet équilibre, telles que l’utilisation de légumineuses pour maintenir la fertilité des sols.  Enfin, la rotation des cultures occupe une place centrale dans les pratiques biologiques, puisqu’elle permet à la fois de maintenir la santé et la fertilité des sols, mais également d’éviter la prolifération des ravageurs.

Une définition protégée par la réglementation

Suite à sa lente reconnaissance par les pouvoirs publics, l’agriculture biologique a pu s’appuyer sur ces derniers pour faire respecter ses principes, et ainsi garantir les pratiques des agriculteurs certifiés AB. En effet, c’est une réglementation nationale, et aujourd’hui européenne, qui définissent les critères à respecter pour obtenir une certification, et donc pouvoir mettre le label sur un produit. Ce règlement est le seul à interdire l’utilisation des produits chimiques de synthèse, avec un contrôle des pratiques à chaque étape du processus de production et de transformation. Ces contrôles sont effectués par des organismes certificateurs privés et indépendants, au nombre de huit en France. Ces organismes sont chargés de contrôler le respect de la réglementation dans les fermes et les entreprises de transformation, au moins une fois par an.